Extrait du journal

CAUSERIES DU DOQTEUR T< Cherchez la femme », disait un polifcier célèbre, chaque fois qu'une affaire lui paraissait obscure ou inexplicable. En matière d'empoisonnement criminel, la femme est toute trouvée neuf fois sur dix, c'est le coupable. L'empoisonnement est le crime féminin par excellence. Dans les annales de l'empoisonnement, tous les noms connus sont des noms de femme, depuis Locuste et Lucrèce Borgia jusqu'à Marie Cappelle et Rachel Galtié. Cette observation n'est pas nouvelle, puisque, si l'on en croit Strabon' et Diodore de Sicile, on peut y trouver l'origine de la coutume hindoue qui condamne les jeunes veuves à être brûlées vives sur le bûcher de leurs maris. Cet usage, passé avec le temps dans les mœurs, et que les Anglais ont eu tant de peine à abolir, était à l'origine une loi édictée contre la fréquence des empoisonnements, une sorte de mesure préventive contre le poison conjugal. Au reste, les Orientaux ne sont pas tendres pour ce genre de crime, et un de nos consuls à Canton raconte avoir arrêté le supplice d'une jeune Chinoise de dix.huit ans, -qui avait empoisonné avec de l'arsenic toujours et partout l'arsenic 1 son père, sa belle-mère et sa belle-sœur. « Cette malheureuse, écrita été découpée vive par morceaux on a commencé par les seins, le nez, les paupières, les oreilles, etc. »...