Extrait du journal

BERLIN, 13 août. Par service spécial. Il n'est plus permis, à l'heure qu'il est, de nier l'existence, au sein du ministère prussien, d'un antagonisme prononcé entre le ministre des finances et le chancelier de l'empire antagonisme qui se fait jour en toutes occasions. Depuis longtemps on savait que des divergences d'opinion se produisaient assez fréquemment entre M. de Caprivi et M. Miquel. Cela résultait des mille et une allusions que les organes dévoués au chancelier et ceux qui défendent les intérêts du ministre des finances ne pouvaient s'empêcher de faire à tout propos. Mais l'on ignorait qu'elles eussent atteint l'état aigu. Aujourd'hui, après les deux articles publiés coup sur coup par la Gazette de l'Allemagne du Nord, articles naturellement désobligeants pour le parti qui soutient M. Miquel et pour M. Miquel lui-même, il faut bien admettre qu'il y a crise dans les hautes sphères gouvernementales. Aussi, interroger sur la situation un homme qui la connaît à fond m'a paru devoir intéresBer nos lecteurs....