Extrait du journal

C'est aune heure, jeudi matin, que l'artillerie américaine, massée sur tout le front choisi pour l'attaque, avait commencé sa préparation. Préparation dont l'intensité n'était certes pas celle qu'attendait l'ennemi Pendant près de quatre henres ce fut sur les lignes allemandes, sur les routes et les chemins pouvant éventuellement servir à la retraite boche, sur leurs concentrations, un véritable ouragan d'acier et de feu. Des troupes françaises, embrigadées dans la 1™ armée américaine placée sous les ordres du général Pershing, appuyaient sur le flanc gauche l'attaque de nos alliés. Enfin, à cinq heures du matin, les chars d'assaut s'élançaient. En vain, les groupes ennemis s'efforçaient de se refonner, de ramener des troupes fraîches. Sous l'irrésistible poussée des chars américains, les nids de mitrailleuses où le Boche tâchait de résister encore fondaient, anéantis. Autour des batteries allemandes, les cadavres des servants sans cesse remplacés jonchaient le terrain. Entre les pièces devenues muettes, les chars passaient, continuaient leur route, impassibles, crachant la mitraille....