Extrait du journal

Les hommes sages connaissent la richesse de l'air et de la lumière. Ils préfèrent ce vrai confort ancien au faux confort moderne qui s'accommode de courettes, de chambres où on respire la respiration du voisin, de rues magnifiques parfumées aux gaz d'échappement. Mais la disproportion entre le nombre de ceux qui aiment mieux bien vivre aux champs et ceux qui aiment mieux mal vivre à la ville devient de plus en plus grande. La ville gagne Cette migration, qui peut devenir, à la langue, catastrophiqne, n'est pas toujours de la faute des alouettes qui vont vers le miroir. Elle est parfois imposée par les circonstances. Il y a en ce moment, en Haute- Savoie, une commune dans une situation critique. Elle est habitée par des ouvriers, braves gens, honnêtes et de bon ne race. Ils vivaient des carrières de pierres et un peu de la pêche. On ne vend plus de pierres. Ils sont obligés de quitter le cher petit pays, d'aller dans les villes étroites gagner péniblement la vie de leur famille....