Extrait du journal

Varsovie, 13 septembre. On approche maintenant cje la liquidation du conflit polono-lithuanien. Le prince Sapieha, ministre des affaires étrangères, a reçu aujourd'hui l'accusé de réception de la dernière note du gouvernement polonais à la Lithuanie. Cette note stipulait avant tout qu'en aucun cas il ne pourrait fitré question, au cours des négociations ultérieures, de modifier la ligne de démarcation fixée le 8 décembre 1919 par les alliés. Elle proposait ensuite la réunion d'une conférence à Kalvaryâ. Le gouvernement polonais est, en effet, décidé à considérer la ligne Curzon comme point de départ de ses revendications territoriales, sans cependant l'envisager comme une frontière équitable et désirable. Aux yeux des gouvernants polonais, la ligne Curzon constitue simplement la sanction interalliée des droits de propriétaire de la Pologne sur des territoires minima, mais ne préjuge pas les droits de la Pologne sur d'autres territoires, d'ailleurs peu étendus et ethnographiquement polonais. C'est au sujet de ces territoires, telle la région de Vilna qui compte 70 de Polonais, que les gouvernements de Varsovie et de Kovno devront s'étendre. 11 est clair que si le gouvernement lithuanien réussit enfin à se débarrasser de l'influence de Berlin et de Moscou, la Pologne pourra* se montrer conciliante à l'extrême dans ses prétentions territoriales....