Extrait du journal

,Un fils qui tue sa mère 1 Un gendre qui tue son beau-père I Tout cela en huit fours, et dans le monde des millionnaires, dans les quartiers luxueux, parmi les bois Louis XVI, les fleurs et les bibelots c'est assez coquet Les apaches ne se recrutent plus uniquement parmi les gouapeurs, sur les sommets de Belleville ou dans les baraquements des fortifs. Les meilleurs d'entre eux sortent des rangs vénérables de notre vieille bourgeoisie française, opèrent en habit, dans les salons de l'avenue Henri-Martin, ou en uniforme, dans les paisibles immeubles du quai de la Charente. Heureux pays où tout finissait par des chansons tout finira maintenant au Dépôt et quand, au cours d'une bonne et sympathique petite soirée bourgeoise, on ne verra pas apparaître telle aimable femme suivie de son fils, ou tel bon vieillard escorté de son gendre, il n'en faudra plus accuser la grippe, en ajoutant, comme c'était l'habitude « Tout le monde, en ce moment, est malade » mais il faudra penser plus vraisemblablement que les absents ont eu, le matin, une discussion d'intérêts, en famille, que l'aimable femme a eu le tort de ne pas être de l'avis de son fils, ni le bon vieillard de l'avis de son gendre, et que tout ce brave petit mon'de s'est abondamment fusillé....