Extrait du journal

Elle ne connaissait presque personne dans ce grand Paris, où elle vivait seule et retirée. Elle n'y avait pas d'autre famille que ces cousins Landry,des parents un peu éloignés, et que leur brillante si. tuation, éloignait plus encore. Le cousin Landry était à la tête d'une riche étude de'notaire il avait une grande fortune et d'importantes relations sa femme et ses ftlles étaient des mondaines élégantes et distinguées. Ils habitaient là-bas; très loin, dans les hauteurs somptueuses du parc Monceau, et Mme Lhermet ne se rendait chez eux Qu'une fois l'an, pour une visite du mois de janvier, qu'elle faisait toujours tardivement, tout intimidée, troublée par la prestance des valets et le luxe de l'appartement. Ce jour-là seulement, elle prenait l'omnibus, pour ne pas salir ses chaussures en chemin. Cependant, les cousins Landry se montraient très gentils envers elle. Ils l'accueillaient toujours avec bonté, et n'ignoraient pas la parente pauvre. Mais leurs sentiments d'affection familiale avaient pris une manifestation fixe et une date officielle tous les ans, ils invitaient Mme Lhermet à venir passer avec eux, à leur campagne des Ormeaux, près de 'Chevreuse, la journée du lundi de Pentecôte. Ils ne manquaient jamais à cette coutume traditionnelle. C'était comme un abonnement, moyennant, quoi. ils avaient satisfait à leurs devoirs de parenté et pouvaient oublier leur cousine le reste de 4'année....