Extrait du journal

On peut dire du colonel Pesticht qu' n il a le sourire ». Le sourire, un sourire un peu mécanique il est vrai, n'abandonne pas ses lèvres dorées par le reflet métallique d'une dentition très américaine. Il a aussi la plaisanterie facile, il fait des mots en russe, en français, en allemand, dans toutes les langues. Il vous fait servir du thé, des biscuits, vous êtes chez vous. Mais, tout en vous comblant ainsi d'attentions aimables, il questionne, il est extraordinairement curieux, c'est le curieux lui-même dont parle notr.e argot. Il veut tout savoir, si vous êtes célibataire ou marié, votre vie antérieure, les conditions faites par votre journal, etc., etc., entremêlant, d'ailleurs, ces indiscrétions de confidences personnelles. On reste inquiet de tout l'intérêt qu'il vous porte....