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Le Matin, 22 août 1896

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Le Matin
22 août 1896


Extrait du journal

APRES LA DISSOLUTION L'essentiel n'est pas de se demander si la dissolution se fera ou non, mais comment, par quelle attitude, par quel programme les radicaux, les radicaux socialistes et les socialistes y répondraient. Après tout, et quoi qu'on en ait dit de bien des côtés, la dissolution est sinon probable, au moins très possible. Beaucoup, à coup sûr, parmi les modérés, la redoutent. Ils trouvent que ce serait une politique de casse-cou et nombreux sont les opportunistes qui craindraient de laisser leur siège ou au socialisme ou à la Droite. Mais ces considérations-là ne sont.pas pour émouvoir beaucoup M. Waldeck-Rousseau; bien qu'il ait eu sa large part de toutes les opérations politiques douteuses, de tous les maquignonnages d'hommes et de journaux qui ont marqué le règne opportuniste, il affecte de mettre l'exécutif bien au-desbus de ces misères parlementaires et électorales, et il veut rester l'homme de la circulaire aux préfets. De plus, comme tout spécialiste de l'escrime a sa botte préférée, la dissolution a été de tout temps « le coup » de M. Waldeck-Rousseau. En 1889, au lendemain de la vietoire du général Boulanger à Paris, je disais devant M. Waldeck-Rousseau « II n'y a qu'une issue c'est un appel au pays par la dissolution, » Et il me répondit (je ne commets pas d'indiscrétion en le rappelant) « Vous voyez juste c'est ce que j'ai dit à M. Carnot, et c'était la condition de mon entrée au pouvoir; il n'a pas voulu, » C'est donc, si j'ose dire, une dissolution rentrée qui tourmente M. Waldeck-Rousseau il lui semble que c'est un coup d'escrimé élégant et hardi et il essaiera, par tous les moyens, de faire accepter sa méthode par son parti. Il alléguera que, par ce coup d'audace, l'exécutif et le Sénat se mettent d'emblée au-dessus de la, Chambre et que, dès lors, les grands intérêts conservateurs seront pour longtemps à l'abri....

À propos

Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».

 
 
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