Extrait du journal

En mer, il n'est plus la puissance favorable qui gonfle les belles voiles et mène le bateau sur sa route liquide, selon l'orientation que lui donnent les hommes. Il soulève les vagues livides, boursouflées, panachées d'écume glauque, comme une meute de monstres marins. Il rompt les mâts, brise les coques et précipite pêle-mêle, dans l'abîme bouillonnant et confus, les épaves et les corps. Et, longtemps encore, les côtes recueilleront les vestiges lamentables de sa furie. Mais là où elle frappe le mieux, avec une sorte d'ivresse, de revanche sauvages, c'est dans le royaume même' du vent, dans son domaine propre que l'audace et l'industrie humaines ont voulu lui disputer. Il se transforme en divinité implacable et qui hausse sa cruauté à la mesure de l'outrage que lui infligent, à travers le vaste monde, nuit et jour, les grondements, l'élan impérieux, la miraculeuse rapidité des machines ailées....