Extrait du journal

PAUVRES GENS! Qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse? Vous me dites que ce pauvre M. Defrance est parti pour une administration meilleure; que ce pauvre M.- Laun&y a fait ses paquets et que le service des eaux a beau être renouvelé, son eau, elle, ne 1'est' point. Vous criezà l'empuantissement de vos ragoûts et à l'empoisonnement de votre eau. Comme de malheureux affamés qui voient à côté d'eux gaspiller de la brioche, assoiffés que vous êtes, vous vous lamentez chaque fois que le glou-glou d'un tout à l'égout lave d'eau de source pure l'impureté du vase d'élection de M. Bechmann. Ah bah qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse J'y ai bien fait, par ma foi, tout ce que j'ai pu. Ne déclarant la guerre qu'aux choses, j'ai démoli bien des personnes q'ai me sont maintenant quasi sympathiques. Quand je considère avec quelle désinvolture ce pauvre Launay a été lâché par ce Bechmann, voilà que je me prends de pitié pour son sort si cruel. Mais, selon le juste retour des choses d'ici-bas, le jour où M. Bechmann sera lâché à son tour par M. le préfet de la Seine, peut-être me mettrai-je également à m'apitoyer sur ce terrible et néfaste roi des eaux. Qu'importe que le potentat croule si le royaume est toujours debout, comme le veau d'or dont l'évocation, du reste, ne me semble point inutile-en l'occurrence....