Extrait du journal

(aette variété infinie dans la conception est l'avantage de la République sur les formes concurrentes. Elle admet les sectes les. plus dissemblables et les plus ennemies à l'adorer sous le même nom, et chacun peut l'habiller à sa guise, sans jamais la travestir. Mais c'est aussi son danger. Elle n'a pas d'assiette, parce qu'elle n'a pas de programme. C'ést un terrain vague, illimité, banal, ouvert à toutes les aventures, destiné à toutes les expériences, sillonné par tous ies rouUçTc de la politique, et peut-être la définition la plus vraie qu'on en pïrt donner consisterait-elle à dire que la République, dans son sens générique, c'est proprement l'absence de gouvernement. N'est-ce pas se moquer que d'inviter d'honnêfes gens, qui sont aussi des gens sérieux, à se rallier autour d'un nom dénué de toute signification précise, mais sous lequel se confondent les idées, les aspirations, les doctrines, les passions les plus dissemblables et les plus contraires aux principes et aux intérêts qu'ils représentent? Le parti le plus sage serait peut-être de supprimer ce nom, redoutable et néfaste comme toutes les idolatrics car c'est de lui surtout que viennent tes difficultés et -les dangers. Le classement des partis s'opérerait alors suivant leurs affinités et leurs principes, et non plus sur la foi d'une éti;;uette;et l'on ne verraitplus d'honnêtes bourgeois acclamer la candidature de M. Basly, dont la politique leur fait horreur, parce qu'il est républicain, et repousser celle de Hanssmann, qu'ils admirent, parce qu'il ne l'est pas Mais à quoi boit réclamer une réforme aussi chimérique ? Ce qu'on aime dans la République, c'est précisément son nom, et je ne connais pas un républicain qui ne le préfère à tout....