Extrait du journal
Du haut de l'Olympe, Zeus assiste à la défaite de son peuple dans les plaines Je Thessalie. C'est de là qu'Ares répand la terreur parmi les Grecs aux brillantes cnémides. Le prix de la lutte, c'était Larissa, la ville des incantations, la demeure des classiques sorcières, prêtresses d'Hécate. N'oublions pas la vallée de Tempe, et ses forêts toujours verdoyantes et fraîches, non plus que les montagnes du Pinde, jadis consacrées à Apollon et aux Muses, propres aujourd'hui à offrir un asile aux bândes dispersées de l'armée hellénique 1 Et, dans le lointain, c'est Pharsale, chantée par l'Espagnol Lucain dans un poème d'une emphatique éloquence, Pharsale, où se jouèrent les destinées de la République romaine, où les soldats de César frappèrent au visage les élégants patriciens de la cavalerie de Pompée, où Caton prit parti pour le vaincu, et les dieux pour le vainqueur 1 Plus loin encore, voici les Thermopyles, où succombèrent les compagnons de Léonidas; on dit que la mer s'est écartée du sanglant rivage et qu'elle ouvre aujourd'hui une voie plus large aux envahisseurs. Mais les Thermopyles, à défaut de Spartiates, seraient défendues par la flotte grecque, par cette vaillante marine, prête, comme au temps de Thémistocle, à recueillir les débris de la nation vaincue et à prendre des revanches sur les lourds navires asiatiques. Pendant que l'ennemi descend de la Macédoine, l'agora d'Athènes est encore remplie de discours. Les dépêches nous apprennent que les orateurs, autant de Démosthènes, se succèdent sur la place de la Constitution. On conteste auxpallikares modernes la pureté du sang qui coule dans leurs veines. Qu'ils soient ou non les descendants légitimes de Périclès, il importe peu, car les mœurs n'ont guère changé. Toujours, là bas, la lutte est précédée de longues provocations, accompagnée d'éloquentes invectives toujours, on se dispute dans la capitale tandis qu'on se bat autour des camps toujours, le peuple agité, le démos, docile aux démagogues, s'arme pour la révolution et la guerre civile tandis que les guerriers périssent pour la patrie....
À propos
Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».
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