Extrait du journal

Gomment le coup de théâtre s'est produit; comment tout est .aujourd'hui sauvé, quand tout hier semblait perdu, les dépêches vous le diront plus loin mais ce dont elles ne parleront pas assez, c'est de l'homme qui^ en cette minute historique, émerge très haut pardessus tous les événements et les domine de toute la grandeur de sa volonté c'est du président Roosevelt. Quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, il est le grand vainqueur de cette lutte de géants, et la bataille courageuse, obstinée que seul, dans l'univers civilisé, il a livrée pour faire triompher la cause de la paix constitue le plus admirable fait d'armes dont un peuple puisse s'enorgueillir. Alors que, par calcul ou par timidité, les alliés mêmes de la Russie et du Japon se taisaient alors qu'en Europe il'ne s'est pas trouvé un chef d'Etat pour intervenir, même parmi ceux qui s'en vont prêchant sans cesse, en leurs homélies augustement plaintives, la concorde et la paix, il a lait, lui, le geste nécessaire il a conliaint les deux peuples qui s'étreignaient à l'Orient lointain à cesser leur lutte sanglante il' a obligé leurs chefs v causer ensemble il, a marché au-devant de ce qui semblait un échec inévitable avec la même tranquille sérénité que, le soir de Santiago-de-Cuba, il galopait uvôc ses rourfh riders à l'assaut des canons espagnols. et il a chargé sur la cupidité japonaise, sur l'infatuation russe, sur la veulerie universelle, avec le même dédain des. préjugés diplomatiques, des criailleries internationales, des insinuations politiques, qu'il chargeait, là-bas, dans les fossés de Santiago, le feutre en arrière et un mouchoir blanc noué autour du cou....