Extrait du journal
CHERTÉ DES CÉRÉALES. SES CAUSES, SES EFFETS, SES REMÈDES. Une question d’intérêt majeur préoccupe avec raison, depuis quelques mois, l'attention de tous les esprits. Par suite de 1 in suffisance générale de la dernière récolte, une pénurie de grains se fait sentir sur tous les points de la France , et donne lieu à une augmentation considérable dans le prix du pain. Justement ému d’une calamité semblable, le gouvernement s’est empressé de remédier , autant que possible, à cet état de choses , en faisant venir de l’étranger des quantités considérables de grains et de farines, en en facilitant le transport dans l’intérieur du royaume, en présentant aux chambres un projet de loi tendant à affranchir de tout droit d’importation les blés de provenance étrangère ( ce projet a été adopté à l’unanimité), et enfin en rendant tout ré cemment encore une ordonnance qui prohibe l’exportation des pommes de terre et des légumes secs. Comme on en peut juger, le gouvernement a fait, en celle circonstance , tout ce qu’il de vait , tout ce qu’il pouvait. < A l’insuffisance' de la dernière récolte vient s’ajouter une se conde cause du renchérissement du blé : nous voulons parler ici delà spéculation Il faut l'avouer avec regret, dans notre pays de France, il se trouve toujours des hommes l'affût des occas.ons, toujours disposés à exploiter les circonstances qui peu vent se présenter ; des hommes qui ne vivent que pour amasser, qui n’ont pour Dieu que l’argent.... Honte à ces spéculateurs avi des , qui, foulant aux pieds tout sentiment de l’humaniié la plus vulgaire, se font un infernal plaisir dans les conjonctures actuelles de s’approprier avec leurs capitaux d’immenses quantités de grains, dans l’espoir d’affamer ou tout au moins de rançonner à leur guise les populations!!! Qu’on ne croie pas que nous fassions ici un tableau imaginaire, le fait n’est malheureusement que trop vrai : la fermeté des prix sur tous les marchés, malgré les nom breux arrivages, en est la preuve la plus évidente. Voilà en deux mots les deux causes principales du renchérissement général des grains. Loin de nous la pensée de faire ici des applications person nelles ou locales ! Nous gémissons avec tous les bons citoyens, vrais amis de l’ordre, des effets produits par les causes que nous venons d’indiquer, et nous faisons les vœux les plus sincères pour que notre arrondissement et notre ville de Bar-sur-Seine soient à :'abri de trouble ou d’émeute. Du reste, le bon esprit de noir-* pays èst le plus sûr garant qui nous permette d cire sans cr .’ite à ce sujet. Assez de localités en France viennent de donner !e triste spectacle de l’émeute, pour faire désirer de n’étre pas témoins des scènes de désordre qui ont eu lieu à Rennes, Laval, Tours, Ségré, Chàteauroux et ailleurs. Nous comprenons le sentiment qui fait sortir de la voie légale la population affamée; mais nous ne pouvons néanmoins nous empêcher de blâmer éner giquement ces démonstrations violentes, ces voies de fait odieu ses qui signalent d'habitude la présence de l’émeute. A la vue de ces faits déplorables, on sent qu’il y a quelque chose à faire pour en prévenir le retour. Tout bon citoyen s’est demandé si le gouvernement, outre ce qu’il a déjà fait pour le présent, n’aurait pas quelque mesure à prendre pour l’avenir. Nous n’avons pas la prétention de tracer ici au gouvernement...
À propos
En 1841, Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine prend temps la suite de la Feuille d'affiches, petite gazette spécialisée dans les annonces et les avis divers du village de Bar-sur-Seine, dans l'Aube. Devenu titre hebdomadaire – puis bihebdomadaire à partide de 1885 –, le journal disparaîtra en 1916.
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