Extrait du journal

Le mouvrait projet de loi , sur l’armée. Voici les bases du nouveau projet de loi sur le service militaire : Le service obligatoire et personnel. La suppression du remplacement et de tout mode d’exonération de ce service per sonnel. Une durée de service assez longue (12 ans généralement) pour nous donner : 1° une armée active exercée de 800,000 hommes, composée de sept classes, dont environ la moitié serait sous les drapeaux, et l’autre moitié dans la réserve, c’est-à-dire dans ses foyer-; 2° une garde du territoire, composée des hommes qui, ayant accompli leurs sept ans dans l’année active ou la réserve, doi vent constituer, pendant cinq autres aimées, une seconde armée distincte, encadrée en paix et bien exercée. Le passage sous les drapeaux de tous les jeunes gens aptes au service et n’ayant aucun cas d’exemption, soit 160,000 jeunes gens à incorporer par an. Le temps de service actif pourrait être fixé à quatre ans, afin de pou voir conserver pendant ces quatre années les hommes des armes spéciales dans le rang ; il serait de fait de trois ans seulement pour les fantassins mm encore instruits. Mais, après chacune des deux premières années, on ren verrait dans leurs foyers 40,000 hommes dont, l’instruction serait terminée, afin de permettre l’incorporation intégrale du con tingent de l’année. Les jeunes gens exemptés, dispensés, n’ayant pas la taille ou atteints d’infirmités légères ne les rendant pas impropres à cer tains services auxiliaires, ne seraient pas mis dans les régiments; ils constitueraient, pendant les sept ans de service actif ou de réstrve de leur classe, une réserve de recru tement astreinte, en paix, à certains exer cices dont seraient même dispensés ceux qui justifieraient d’une instruction militaire sultisante. Cette réserve, au moment de la guerre serait appelée dans les dépôts pour consti tuer, en partie, les troupes de remplacement. A près sept ans, les hommes qui les compo sent seraient inscrits pour cinq ans sur des registres spéciaux, et ne seraient plus as treints à aucun exercice en temps de paix. Il importe de constater une bonne fois que l’exemption n’eut pas un droit : les conseils de révision doivent apprécier, par exemple, si le fils de veuve est soutien de famille, et ne le placer dans la réserve de recrutement que dans ce cas. Il ne faut pas non plus que l’exemption soit définitive; elle doit être prononcée, cha que année, après un nouvel examen du conseil de révision, et n’avoir aucune valeur en temps de guerre. N’est-il pas ridicule de rencontrer à chaque instant des gaillards de près de six pieds, d’une force athlétique, et qui, à vingt ans, ont été exemptés pour fai blesse de constitution. On sait cependant que, dans les provinces du Nord, les jeunes gens d’une taille élevée sont rarement for més à l’époque du tirage au sort ; il y aurait donc avantage à remettre leur examen à l’année suivante. Quant aux myopes, aux édentés, aux estropies, la plupart d’enlre eux pourraient fort bien remplacer, dans les magasins ou dans les bureaux, les jeunes gens qui seraient mieux à leur place en cam pagne avec un mousquet sur l’épaule, ou un cheval entre les jambes. — Le Soir....