Extrait du journal

Et alors un éclair flambait dans sès prunel les sombres. Une main de femme petite, satinée, souleva le rideau de cuir, et une adorable tête se montra. C'était la tête brune d'ElIzv. Sur lé visage de la tzigane se lisait une tris tesse morne et résignée. Elle regarda le froid paysage, frissonna sous le contact de la brise matinale qui pé nétra. en larges bouffées par l'entrebâillement du rideau, et respira longuement en abaissant ses regards vers Gabor. Celui-ci, à cet instant, cinglait de coups de fouet son attelage fumant et ne pouvait voir le visage de la jeune femme. Alors, durant l'espace d'une seconde, cette figure charmante changea d'expression et se métamorphosa complètement. Une expression de hainese lut sur ses traits si purs, une lueur ardente flamba dans ses yeux de velours... Puis, Gabor se retournant, elle reprit son expression de bête assommée. — Rentre la tête, lui dit durement le tzi gane, tu n'as pas besoin de voir ceux qui pas sent sur la route. ' Gabor était d'une jalousie féroce, et d'une méfiance constante. Il sentait si bien quelle horreur il inspirait à Ellzy, il comprenait si bien qu'elle ne pou vait chasser de son.cœur l'image du toujours aimé, toujours chéri Lazar! Dans ses bras, un corps inerte. A côté de lui, toujours une esclave soumise, obéissante résignée. Mais rien ne pouvait vaincre la désespérée tristesse de la tzigane, et Gabor voyait qu'il aurait beau faire, il ne parviendrait jamais à conquérir son cœur, sur lequel ni le temps ni l'absence ne pouvaient avoir prise. Alors ne pouvant devenir son amant, son...