Extrait du journal
Parmi-les divers cadeaux que, selon l'u sage, l'ambassade marocaine offre, de ta part du sultan du Maroc, au président de la République, le lot d'étalons arabes — arrivé depuis avant-hier à Marseille, — qu'on dit être des représentants de la. race pure, mérite de.fixer un instant l'attention. Cette admirable race arabe,- en effet,, qu'il devient d'ailleurs de plus en plus difficile!, de se procurer, occupe" sans contredit le premier rang dans l'espèce, chevaline • — du moins'dâhs le type oriental — tant à/cause de ses; nobles .qualités-physiques et morales, que parce qu'elle acété la,souche principale de toutes les autres races nobles. La taille du pur- sang arabe n'est pas élevée : de 1 m. 45 à 1 m. 55, alors que "celle du pur sang anglais varie' de i m. 58 à 1 m; 78. Mais ce qui distingue ce bel animal, c'est l'harmonie de ses formes et les belles proportions. Sa lôte petite, sèche, au front large,au museau fin et aux naseaux dilatés, à l'œil vif et intelligent, aux oreilles petites, pointues .et mobiles, est le modèle de ce qu'on appelle »,tête noble ». L'enco lure est longue, bien arquée et ornée d'une crinière soyeuse; .le garrot est bien sorti, la poitrine descendue* les membres sont très secs, comme ciselés en acier, les pieds sont/petits et d'excellente qualité; le port de la queue, nettement détachée du corps et toujours horizontale pendant la course, est l'un des signes distinctifs de la race ; la peau est si fine qu'elle laisse voir les veines et les nerfs ; les poils «ont ras et luisants ; la robe est gris, alezan, bai clair, plus rare ment blanc ou noir et jamais pie; les mou vements sont d'une extrême, souplesse ; en un mot tout, dans ce cheval, dénote la dis tinction, l'élégance, l'adresse, la rapidité» ■ *** Quant à la résistance à la fatigue et à la faim, elle est prodigieuse ; ceux qui l'ont vu de près assurent que le cheval arabe peut'courir vingt-huit et même quarantehuit heures,- sous un soleil brûlant, sans .boire ni manger. Assurément, ces chevaux seraient distancés, sur un hippodrome, par les chevaux de course européens, à cause de l'infériorité de leur taille; mais à taille égale ils seraient' toujours vainqueurs,, et sur un long parcours ils ne tarderaient pas à reprendre l'avantage, grâce à leur endu rance etàleur sobriété: ils « viventdel'air », a dit le poète. Ajoutons que les chevaux arabes, élevés dans la famille, camarades des enfants, qui jouent entre leurs jambes, n'ayant jamais reçu de leurs maîtres que des caresses et-des bonnes paroles, sont la douceur même ; on ne les voit jamais ruer ou se cabrer pour jeter à terre leur cava lier ; pleins de confiance dans celui qui les mène, ils ne sont effrayés de rien et se pré cipitent joyeusement dans le danger. Le cheval noble, le pur sang d'Arabie est en somme la perfection du cheval primitif soumis depuis de longs siècles— depuis surtout que Mahomet fit de l'amour du cheval pur un dogme religieux et une des bases de son système — à des soins tout particuliers, à une culture très rationnelle et très attentive, dans un milieu et dans des* conditions parfaitement favorables au déve loppement concentré, à l'exaltation juste ment pondérée de toutes les qualités inhé rentes à l'espèce même du cheval. Il est vrai de dire que toutes ces belles qualités sont loin d'appartenir à tous les chevaux nés en Arabie. Aujourd'hui, la plupart des chevaux élevés dans ce pays sont moins nobles et. beaucoup d'entre eux sont tout à fait ordinaires. Le représentant le plus nobie du type oriental dans toute sa pureté se trouve surtout sur le plateau du Nedjed; en Arabie centrale, qui est le ber ceau par excellence de la race pure. Encore convient-il d'ajouter que, tant à cause des dissensions intestines des tribus que du dé clin général de la puissance arabe, le pur sang d'Arabie diminue peu à peu et que l'existence même de cette admirable race est menacée. A cette heure, la race pure est extrêmement rare et on ne la rencontre qu'exceptionnellement, même danssonpays d'origine. C'est à peine si dans le Nedjed — plateau...
À propos
Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.
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