Extrait du journal

Vous me direz qu'il s'agit là de manifestations .verba les ; que leurs ministres, au pouvoir se sont hâtés d'oublier leur idéologie d'opposition ; que M. Dormoy n'a pas rappelé ses préfets ; ni M. Moutet rendu aux rois nègres • le -droit de pratiquer la traite et l'anthropophagie. "Sans doute, mais un sous-secrétaire d'Etat en fonctions a parlé en Tunisie presque comme un homme du Destour. Au Maroc, c'est le fils Longuet qui rédige la feuille la plus violemment antifrançaise. Nos fonctionnaires, en ma jorité socialistes et communistes dressent leurs administrés à chanter l'Internationale. Ce n'est pas par hasard que l'arrivée au pouvoir des socialistes a donné le signal de l'agitation. Pourquoi voulez-vous que les indigènes atten dent d'un socialiste-ministre une autre politique que celle d'un socialiste-militant ? C'est ainsi que l'on rend odieux à nos protégés le visage de la France. C'est ainsi qu'on éveille des espoirs cruelle ment déçus, des colères trop légitimes. C'est ainsi qu'on ébranle l'empire, de même qu'on avilit la démocratie. v: . . ' Car la méthode, à l'intérieur, ne change guère. Elle consiste à escroquer le pouvoir en promettant l'impossible, à gagner les coeurs en y jetant le trouble et l'envie. Dans l'opposition, on préconise le désarmement unilaté■ ral : ministre, on installe le service de deux ans et l'on enrichit les marchands de canons. Dans l'opposition, on dénonce les fournitures de minerai aux Allemands ; ministre, on les double (c'est même la seule exportation qui progresse avec celle des avions pour l'Espagne). Dans ■ l'opposition, on menace les banques ; ministre,, on les comble de commissions. Dans l'opposition, on maudit les spéculateurs : le montant des spéculations de Bourse, - .eatie ,1.936 .et .1937. a augmenté de 80 %. - -On'promet de ne pas toucher a la monnaie, et on la dévalue deux fois.-On s'indigne contre les pleins pouvoirs, et on les demande. On fait les élections contre le 10 % de Laval, et on ampute, en fait,, les traitements et pensions de 25 % par la hausse provoquée des prix. On promet du pain aux travailleurs et on le: leur vend plus cher d'un qy.'irt ; du travail aux chômeurs, et ils l'attendent encore ; une retraite aux vieillards, et ils s'en passent ; l'Exposition prête, le 1er mai, et le 20 juillet on ne peut dire si le mois daoùt en. verra l'achèvement ; la reprise, par les pouvoirs . d'achat et la production dégringole ; l'équilibre par la prospérité, et le déficit atteint quarante milliards ; la détente fiscale, et l'on augmente les impôts de 25 % ; 1a liberté et on la restreint ; la paix et jamais elle ne fut plus précaire ni plus coûteuse. Devant un tel scandale d'impostures, une telle accumu lation d'échecs, nos socialistes pouvaient.se retirer ou se taire, Ils ont choisi de persévérer dans -le pouvoir et dans le mensonge. Ils affirment qu'ils ont réussi, et ils accusent le mur d'argent. Ils ont été vaincus, comme a dit M. Daladier, non par la malice des hommes, mais par la nature des choses. Contre la nature des choses, ils méditent d'obtenir, par de nouvelles fables, l'assentiment des hommes. Voici qu'ils préparent un grand tumulte comme pour ensevelir sous les ruines, les traces de leurs méfaits. La France comprendrat-elle ? Seront-ils chassés à temps ?...