Extrait du journal

ma maîtrise de soi que nous attendons de l'opinion a déjà été manifestée par le pays depuis le début de la mobi lisation. Ceux qui ont assisté aux journées d'août 1914 rappellent que la foule était plus bruyante par ses chants, par ses cris : à Berlin... Sans doute, pourrait-on faire observer que tous les Français avaient alors le sentiment d'entrer en bataille avec tous les Allemands. La note dominante correspond main tenant à l'impression d'une croisade : un homme et son entou rage, véritables fléaux de l'humanité, apparaissent comme les instigateurs de ce drame, où les masses germaniques seraient, troupeau affolé, l'instrument du crime. La volonté froide, inébranlable de nos concitoyens et conci toyennes doit recevoir une deuxième explication. Vingt et un ans ne se sont pas encore, hélas, écoulés depuis les grandes offensives du Chemin des Dames, de ivlontdidier, de la deuxième Marne. Les hommes de trente ans se souviennent de la libéra tion du territoire. Très nombreux sont les hommes ayant dépassé la quarantaine qui accompagnent, encadrent nos armées de 1939. L'état d'esprit de 1917-1918 exerce donc une influence prédominante sur l'état d'esprit actuel. Rien ne saurait être plus conforme à l'intérêt du pays entier. Nous l'écrivions hier : il faut, désormais, achever la Victoire....