Extrait du journal

POUR peu que l'on observe le déroulement des faits depuis septembre 1939 et que l'on étudie parallèlement les/ communications transmises à la presse, on est amené à une remarque frappante. L'Information, la Propagande et, très exactement, les « éclaircissements » ou commentaires notifiés en haut lieu ont été, neuf fois sur dix, è la remorque des circonstan ces. Sauf, peut-être, lorsque des soucis de politique intérieure, de manœuvre gouvernementale ont dicté des indiscrétions préma turées, nuisibles, sur les opérations militaires et navales; nous provoquerons à ce sujet, d'une autre tribune, les explications indispensables. L'Information et la Propagande ne sauraient donc suivre. Elles peuvent, prudemment, prévoir; elles ne sauraient précéder sans inconvénients graves, parfois sans faute impardonnable. En réalité, restant au contact psychologique, sentimental même, de la Nation, elles ont pour but de créer, de maintenir une atmo sphère et de s'y adapter. Sans être fâcheusement surexcitée, sans être périlleusement endormie, sans suivre, sans précéder^ l'opi nion pourra, de la sorte, accompagner ses guides. La France vivante, vibrante, libre et disciplinée ne saurait être emprisonnée sous une contrainte bureaucratique. L'appareil bureaucratique est à la disposition d'une activité rayonnante, attentive. Cette activité doit être au service du pays. Le pays n'est pas timoré; il est capable de toutes les abnégations héroïques pourvu qu'il comprenne et se sente compris....