Extrait du journal

2 SEPTEMBRE 1939. Une rouie en forêt de# Côte d'Ivoire. Mon chauffeur s'arrête pour changer une roue. Un ca mion nous croise, chargé d'hommes, et s'arrête. ' Un Blanc saute à terre, vieitt à moi, se présente. — Julien B..., planteur. Une panne? —— Pas très grave. Seulement une pièce d'une chambre à air,décollée. Ou allez-vous ? —- Au chef-lieu. Mes hommes et moi nous nous présentons à la mobilisation. — Pourtant, dis-je, je n'ai pas en tendu frapper le tam-tam de guerre. — La rumeur du télégraphe a suffi. Ainsi se sont accomplis les événements dans ces provinces lointaines de l'Em pire français. Blancs et Noirs y ont été magnifiques. Je ne citerai pour exemple des Blancs, que ce planteur qui, dès les premiers jours, a quitté - ses deux plan tations pour s'engager dans les chars d'assaut ; et ces deux mi- ———. par n e u r s du Gabon qui, trop âgés, ont envoyé chacun deux kilos d'or à Défense Nationale... C'est de nos Noirs d'Afrique que je vais surtout parler. Ne sont-ils pas 1? masse et la base de cette immense par tie de, notre Empire d'outre-mer ? Au début de juillet 1914, je me trou vais encore en Afrique Occidentale, en fin de séjour, sur le point de rentrer en congé. En août 1939, je voyageais également en plein pays des Noirs. C'est dire que l'occasion m'a été donnée de voir les préliminaires des deux guerres dans notre Empire, y sentir l'écart des...