Extrait du journal

— Je voudrais vous parler... — Qui êtes-vous encore une fois? — Regardez-moi de plus près. Vous me reconnaîtrez. — Jean de Montmayeur il Ah !... Il retint dans sa gorge les mots de voleur et d'assassin. Il se souvint de ce que Lu cienne lui avait fait jurer. — Claudine, votre sœur adoptive se meurt, Lucienne lui a dit qu'elle venait de vous voir... Elle voudrait, vous embrasser avant de mourir. Lucienne et Claudine vous récla ment. . ; Je me suis élancé à votre poursuite. Gauthier hésite une seconde. Il a comme lé vague pressentiment d'un piège qui lui est tendu. Mais il réfléchit que Lucienn*, tout à l'heure, lui a annoncé que Claudine était en danger. Montmayeur ne ment donc pas. Et puis, il est si près de la fabrique, quelques minutes seulement, le temps d'embrasser Claudine et il repart. U aura bien le temps de regagner les lignes françaises. La nuit n'est pas près de sa fin. — Allons, dit-il à Montmayeur d'une voix brève, allons, je vous suis !... Montmayeur marche en avant d'un pas ra pide. Ses yeux brillent. Un sourire erre sur ses lèvres. Ils arrivent. Montmayeur ouvre la porte. — Suivez-moi L'escalier est obscur. Ils montent. Mont mayeur ne s'arrête pas au premier étage. Et cependant c'est au premier étage que se trouve la chambre de Claudine. Il monte au second. Gauthier continue de le suivre. Montmayeur ouvre une porte. — Entrez ! Gauthier fait deux pas et se trouve dans une chambre obscure. Il s'arrête. De nouveau lui revient le pressentiment qu'il a eu tout à l'heure. * — Claudine ? demande-t-il; où est Claudine?...