Extrait du journal

Lucienne, Je vous en prie... n'ayez pas peur... c'est moi, Gauthier, Gauthier qui vous aime, qui vient vous.demander pardon 1... — Gauthier, ici... Gauthier... Grand Dieu!... Malheureux, vous, vous perdez... Je vous ai sauvé la première fois je ne pourrai.pas vous sauver une seconde. — Lucienne, je vous aime... jevous aime... je vous aime... Je ne suis venu que dans l'es pérance de vous voir... Nous nous attendons pour demain à une bataille qui sera longue sans doute et sanglante... Je puis y trouver la mort... Je ne voulais pas mourir sans t'avoir revue, ô ma Lucienne, sans avoir obtenu ton pardon pour ce que j'ai cru, pour ce que j'ai fait, pour ce que j'ai dit... — Oh! mon Gauthier, dit-elle, en proie à une agitation extrême, vous ne me croyez donc plus coupable ? Qui vous dit?. — J'ai reçu, à Paris, une lettre signée Courlande. Cette lettre me disait que vous étiez toujours digne d'être aimée. Ce nom m'est in•çonnu. Mais moi je ne demandais qu'àcroire. J'étais si malheureux de votre abandon... — Et vous avez bien fait de croire ce que vous a dit cet homme. Il nous est dévoué... G est lui peut-être qui vengera votre père. Elle s'éloigna de Gauthier, dépassa le bou quet d'arbres et écouta, la tête penchée, le corps courbé. — Qu'écoutez-vous, Lucienne? — Qh! Gauthier, Claudine, Claudine... — Eh bien? — Votre ferme brûlée ! Claudine blessée dan gereusement ! ! —' Oh ! mon Dieu ! — Nous l'avons recueillie, à la fabrique.. . Depuis trois ours... Et cette nuit, dans un accès.de délire, elle a retiré' les bandages de sa plaie... une hémorragie s'en est suivie, puis une syncope... Et Jean de Montmayeur vous avez vu passer allait à Garches...