Extrait du journal

— Vous n'avez aucune émotion de ce genre à craindre- • • — Que dit le médecin àpropos de la maladie de Marie Bressolles? — Il affirme qu'une partie du venin de la vipère a passé'dans le sang de la jeune fille malgré la succion opérée, et telle est, selon lui, la cause de la maladie de langueur qu'il combat vainement... — Je crois qu'il se trompe...—La véritable cause n'est point là. •. Où donc est-elle? — Dans l'amour de Marie Bressolles pour Albert de Gibray. — C'est bien romanesque... — Romanesque, soit, mais absolument vrai.;. ' — Albert de Gibray est plus malade que mademoiselle Bressolles-.. — Donc elle ne l'épousera pas... — Le médecin, d'ailleurs, m|a fait l'effet d'un sot en trois lettres, mais nous nous servirons de sa sottise... — Etcomment ?... — Il est une chose généralement admise, même par dés médecins sérieux et expéri mentés. .. — Je ne l'affirme ni ne la nie, il me suffit de la constater — Ces hommes de science, ét particulièrement un docteur américain du nom cfe John Brown, donnent pour certain que si unejeuiie fille mordue par un reptile et guérie d'une manière in suffisante se marie et devient mère, l'enfant absorbe le virus et la mère est sauvée -.. — Ou je me trompe fort, ou si vous suggérez au docteur cette idée si simple et si pratique, U s'empressera de conseiller un mariage...