Extrait du journal
MON premier article du « Petit Journal » a eu pour but de mettre en évidence les vérités supérieures d'après lesquelles notre quotidien coordonnera son effort avec celui du P. S. F. Il est maintenant indispensable de faire appa raître les règles d'après lesquelles sera orientée la conduite même de notre quotidien. Nous avons pour habitude, au cours de nos exposes publics, d'affirmer notre volonté de sauver la France non pour le P. S. F. mais par le P. S. F. Le « Petit Journal » ne cherchera pas le succès immédiat suivant des méthodes réclamistes : il cherchera le succès profond, étranger aux procédés de démagogie, soucieux, et uniquement soucieux du lendemain, au bénéfice non de nos impatiences mais de l'avenir de nos enfants. Fidèles à notre devoir d'informateurs, nous avertirons nos amis et l'opinion des faits importants, donnant à chacun la place qui lui revient au regard de l'intérêt général. Ce qui aura un caractère immoral ne portera jamais le grand pavois. Les comptes rendus relatant l'activité de nos Fédé rations et de nos Sections prendront leur juste place on ne verra plus, dans les récits de nos réunions un audi toire de trente mille personnes ou de trois mille soumis à l'amputation malencontreuse d'un zéro. Mais nos admi rables adhérents, que leur sagesse tient toujours au dehors des provocations et de la jactance, comprendront que leur activité, objectivement décrite, reçoive sa part exac tement calculée : la tâche du journal sera de nous situer au milieu des événements, non point de nous projeter sur ceux-ci. Nous ne « prospecterons » pas la clientèle par l'exploitation du scandaleux, du sensationnel ; nous lui apporterons l'aliment substantiel et sain qu'elle mérite, qu'elle désire. En matière politique, la suprême habileté est d'être honnête. En matière journalistique, nous démon trerons sans peine que, pour une masse animée d'un idéal, la meilleure formule est d'être sobre et sincèrâ. L'esprit Croix de Feu nous éclaire. Les Croix de Feu étaient tous anciens combattants des premières lignes ; ils furent; «payés pour çongaître l'affreuse rançon des communiqués. <*/w Nous persisterons à. écarter toutes les polémiques. Quand on a l'honneur de diriger, d'inspirer un mouvement pareil au nôtre, on ne s'arrête pas aux petites Injures, aux petites bassesses, aux petites jalousies. Toute offen sive calomnieuse, diffamatoire, soit contre le P. S. F., soit contre son ou ses chefs, est immédiatement marquée d'un stigmate : venue des « super-patriotes » de bar, salon ou laboratoire, elle reçoit l'accueil enthousiaste des Inter nationalistes de la haine ; et les intermédiaires des antifrancs-maçons sortent à peine, parfois, des couloirs où ils fréquentaient les spécialistes des Loges. Au fur et à mesure de la montée du Parti Social Français, au moment où il réalise la magnifique entreprise d'un très grand quotidien, la malveillance va redoubler : Moscou et Berlin, pour des raisons diverses mais concordantes, y trouvent leur compte. Quel beau rêve, si les innombrables membres du P. S. F. pouvaient, perdant la foi, se disperser ! Quelle réussite inespérée, si l'œuvre multiple et grandiose pou vait s'effondrer par la discorde entre les Chefs, la fatigue, l'usure du dirigeant principal ! Quelle victoire pour la subversion, si les responsables de cette grande entreprise rénovatrice pouvaient être troublés, distraits par un peu de-boue lancée sur leur route ! Il n'y a rien à espérer. Les Croix de Feu furent, cons tamment, l'image même de l'indépendance ; certains ne le leur pardonneront pas. Le P. S. F. a déjà fourni, en plusieurs rencontres, ses preuves indiscutables à ce sujet. Le « Petit Journal » fera de même. « Les chiens pourront aboyer ; imperturbable et méprisante, la caravane pas sera. »
À propos
Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.
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