Extrait du journal
probable que formées là, trouveront quelque idée créa trice dans l'imitation des modèles offerts par la végétation si particulière de leur pays. Par Contre-coup, notre industrie française s'en ressentira. r Je ne crois pas que, par cette implantaturaynotré- production dentellière souffre beaucoup de la concurrence lointaine. Madagascar fera face à des débouchés qui ne sont guère nôtres aujourd'hui, ses produits se répandront surtout dans l'Afrique australe dont l'avenir est si grand et, par la Réunion,où touchent les grandes lignes de navigation, dans l'im mense marché du Continent australien et dès îles voisines. Notre vieille et précieuse industrie du Velay n'aura donc pas à souffrir, et c'est avec confiance qu'elle pourra se pré senter, dans quelques jours, aux visiteurs du concours régional du Puy, qui a lieu du 24 au 28 juin. Le département de la Haute-Loire a pensé, én effet, qu'il ne suffisait pas de présenter les produits de ïon agriculture, mais qu'il fallait mettre tous les yeux des étrangers les tissus lélicats et précieux fabriqués par ses juvrières; ' ' 1 .' ■. ■ 4P& La dentelle, d'ailleurs, est dans le Velay ■une véritable annexe du. Iravail des champs. Ce sont les femmes et filles de cultivateurs qui se livrent en plus grand nombre à cette intéressante production. Si dans les villes, même au Puy, on voit une grande partie de la population fémi nine travailler au carreau, c'est dans les villages surtout, même dans les hameaux les plus reculés de la haute montagne, que l'on se livre davantage d'une façon presque exclusive à cette occupation gracieuse. En ce moment, l'aspect de ces villages de: la Haute-Loire est particulièrement pittoresque. Le ciel, plus clément, per met le travail en plein air. A l'entrée d'une grange," à l'ombre d'un mur, sous quelque arbre propice, femmes et jeunes filles sont assises, le carreau sur leurs genoux et font activement voltiger le fu seau. Parfois elles sont plus de vingt, les agiles ouvrières, vieilles au chef branlant coiffées de l'antique capelan ou fillettes rieuses aux cheveux ébouriffés. Les doigts vont, vont avec prestesse. La langue aussi, dit-on. Mais la langue n'empêche pas le léger réseau de se former sous le labyrinthe d'épingles à tête de verre qui marque le lacis des fils et l'on voit bien tôt se traduire par un dessin charmant le canevas fourni par le fabricant. C'est une vieille, bien vieille industrie, celle-là, apportée, croit-on, d'Italie, de Venise, à l'époque où le pèlerinage à la Vierge noire du Puy était dans toute son activité. A l'époque où le costume mas culin comportait des ornements, des raf finements et des recherches dont nous n'avons plus l'idée aujourd'hui, on se disputait les dentelles pour agrémenter les vêtements. Malgré son éloignement des grands centres, le. Velay avait su prendre une. large place à côté de la Flandre et d'Alençon. Il le devait au bon...
À propos
Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.
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