Extrait du journal
Ahl les chansonniers s'en sont emparés aussi, - de celui-là, quoique avec moins de bon heur qu'en Italie ! Les faiseurs de revues ne l'ont pas épargné. On l'a déjà plaisanté ferme, mais rien- n'y fait. C'est à se demander s'il roulera jamais. -• - ■ Certes, les ingénieurs ne doivent pas être à la noce. Ces messieurs ont, paraît-il, voulu faire du nouveau. Us ont tâtonné, c'était écrit. Quand on fait du nouveau, il est bien rare qu'on ne tâtonne pas. Mais n'aurait-on pu épargner ces tâtonnements à la ville de Paris î Puisque les systèmes employés dans les autres pays paraissent satisfaisants, pour quoi ne pas les avoir adoptés, surtout pour acclimater ici une première installation, qui a besoin de réussir sans conteste pour provo quer des imitations dans les autres quartiers de la ville ? C'est là' qu'est la faute, bien plus que dans les erreurs de construction de MM. les ingénieurs. *** -* Paris est une ville si malheureuse, si rou tinière au point de vue des communications, que sa pauvreté saute aux yeux de quiconque a un peu circulé dans le monde. Je l'ai dit et redit au moment où l'on parlait de prendre enfin corps à corps, et pour ne plus le lâcher cette fois, l'examen du Métropolitain. (Ah 1 le bon billet ! Où est-il, le Métropolitain ? Non, mais où est-il î) Paris est au dernier rang des grandes capitales pour la locomotion, c'est un fait aujourd'hui indiscutable. Je me demandais depuis longtemps, pour ma.part, comment on n avait pas au moins installé des ficelles pour desservir de deux ou trois côtés ces collines où il ferait si -bon vivre, Montmartre, Belleville, Ménilmontant, à la condition qu'on y puisse accéder. Aussi ai-je vu avec satisfaction le funiculaire de Belleville se construire. Enfin, c'était un pre mier pas vers la locomotion rapide et écono mique par voie ferrée de Paris pour Paris. ..Pan, ça rate l Le.funiculaire est en ipanne et la popula-tiôn, narquoise, se dit qu'il, ne marchera ja-' mais. C'est d'un exemple déplorable pour Montmartre, qu'on a écarté de la première distribution de ; ficelles et qui demande vrai ment à être relié, tout autant que Belleville, au centre de Paris. Il suffit d'avoir fait l'ascension de la buttes Montmartre par la rue Lepic pour savoir ce qu'on trouve là-haut, autour de la-modeste église Saint-Pierre/ une petite ville bien dé partementale, un gros village, où il y a des jardins, des petites maisons, un horizon im mense, de l'air et des terrains à bâtir. De cette, hauteur, qui domine , tout Paris, on découvre des aspects nouveaux: On se dit : « Comment! Il y a ça au-dessus de Paris/ et ça n'est pas exploité ! On pourrait demeurer là, à dix ou quinze mille'ménages, dans des maisonnettes charmantes, aussi bien qu'à la campagne, et c'est impraticable, à cause de l'impossibilité où l'on est de communiquer rapidement avec le centre. Que d'argent perdu pour tous lés propriétaires de cette montagne, où les terrains vagues devraient avoir fait place dépuis de longues années aux cottages, aux chalets, aux maisonnettes à petits loyers, qu'on se disputerait comme on se les dispute dans l'Ouest do Paris I * *** Un funiculaire donnerait l'activité à cette colline, dont les habitants se résignent à vi vre séparés du monde. Or voilà déjà que celui qu'on essaie tardivement d'installer à Belleville ne fonctionne que cahin-caha. Ses. im perfections ne vont-elles'-pas reculer encore l'échéance que les habitants de Montmartre et nombre de Parisiens attendent impatiemment? Ah ! j'en connais des gens qui rêvent d'aller demeurer là-haut î Mais.le moyen sans la ficelle? -, Vraiment, notre pauvre Paris a dans ces questions de communications urbaines une guigne spéciale ! Il végète avec des lignes d'omnibus, qui pour -être fort soigneusement organisées n en sont pas moins en retard sur le progrès moderne. - On lui promet un Métropolitain; il ne l'aura jamais. On lui donne un joujou de chemin de fer à ficelle pour le faire patienter, ce funiculaire-...
À propos
Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.
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