Extrait du journal

mêla reprenant vous devez réparer une mau vaise action, il faut le faire!... — Je ne le peux pas !... Non, je ne le poux pas!... — Même si c'est le devoir?... — Hélas I vous ne voyez donc pas combien je suis faible, malade, atteint jusque dans les fibres les ' plus profondes de mon être ! Est-ce que je peux lutter, vouloir, imposer ma volonté ! ;.. Je n'ai pas su, je n'ai pas pu le faire lorsque j'étais en possession de mes forces et de ma santé, comment voulez-vous que j'y arrive aujourd'hui où je touche peutêtre aux limites de l'existence?... Il avait laissé tomber avec découragement ses bras le long de son corps. Il paraissait anéanti, désespéré. Tout à coup, il regarda Henriette une der nière fois, l'embrassa encore, puis en se rele vant, murmura dans un nouveau sanglot : — Ah 1 si tu perces jamais le mystère qui t'entoure, n'e me maudis pas ! ne me dé teste pas i... j'ai payé si cher mon crime !... j'ai tant souffert !... Il se dirigea vers l'antichambre, Laure en toute hâte le suivit. Déjà, il mettait la main sur le bouton de la porte, quand la jeune femme l'arrêta. — Monsieur, dit-elle, par grâce !... Un seul, mot !... je suis discrète, -je vous le jure... ce n'est pas la ouriositêqui me pousse... oh ! non 1 mais n'avez-vous rien à me dire, rien à me confier pour l'enfant... plus tard ?•..' Il hésita, ébranlé par l'honnêteté de cette fernme qui s'<;tait si véritablement, si profon dément faite la mère de l'abandonnée. Laure continua: — Oh ! mon amour pour Henriette vous est un garant que je ne soulèverai point certaines questions, j'aurais trop peur de la perdre!-... Je garderai pour moi seule tout ce que vous me confierez, je vous en fais le serment......