Extrait du journal

PLACE PINE.L « j'ai lue ma femme à coups de hachette » . Telle est la nouvelle qu'attablé devant un café noir le terrassier Pruvost annonce ' à ses amis ' Au bon vin est l'enseigne d'un petit café de la place Pinel où les gens du quartier de la Salpêfcrière se réunissent après le ,travail. Tous les clients, se con naissent entre eux. Aussi, les habitués qui s'y trouvaient l'autre soir ne furentils pas surpris de voir entrer, vers 21 heures, un de leurs camarades, le ter rassier Louis Pruvost, âgé de 53 ans, qui habite tout près, au fond de la cour de l'immeuble qui porte le numéro 7. Celui-ci, pourtant, ne parla pas comme d'habitude, de faire « une partie ». H se dirigea tout droit commanda un «noir sèment, à la cantonade • — Je viens de aesoendre de' hachette... Heureusement -quë- vous n'étiez pas Jàw Vous* y seriez tous passés... Maintenant Jo vais aller ma 'constituer prisonnier. Une brute alcoolique Il est difficile de se faire une idée ab solument exacte des circonstances du crime si l'on s'en rapporte aux voisins. Pour les uns, Pruvost était un alcoolique qui devait, un jour ou l'autre, assassiner sa malheureuse femme. Il avait déjà tenté de le faire voici une dizaine d'an nées en la frappant à coups de couteau, mais elle avait refusé de porter plainte. Non seulement Pruvost buvait, mais il harcelait sa femme- de demandes d'ar gent. Or, celle-ci, la soixantaine appro chant, avec son cortège de rhumatis mes, avait dû ralentir son activité de marchande de légumes et avait vu, du même coup, ses ressources diminuer, (Voir la suite en cinquième page)...