Extrait du journal

NOUS sommes amenés à une remarque primordiale. La coopération économique et sociale exige une rencontre permanente, confiante des diverses catégories du tra vail. Rien de mieux. Nous approuvons pleinement la réunion des : représentants du capital avec les dirigeants des trois grandes centrales syndicales. Nous avons, depuis fort longtemps, recom mandé pareille mesure. A l'époque où elle était « colo nisée », nous n'avons jamais cessé de souhaiter une C.G.T. affran chie de la politique et de l'étranger. Pourtant, même tacite, même indirecte, la reconnaissance de péchés antérieurs ne constitue pas un titre de créance. Et ceux qui ont couvert de leur autorité la tyrannie communiste sont mal choisis pour représenter le syndicalisme français. La naïveté du patronat, de l'Etat, serait grande s'ils se croyaient couverts, vis-à-vis de la classe ouvrière, par la figuration de vieux pontifes déconsidérés. On peut demander sans risques les sacrifices exigés par la guerre. On préparerait à notre pays les: plus fâcheux lendemains en confiant la justification de ces sacrifices à quelques vieux démagogues de métier, prêts à reprocher plus tard ce qu'ils acceptent aujourd'hui par opportunisme....