Extrait du journal

L n'y a guère plus ignorant que moi, en ce qui concerne le Japon. Peut-être est-ce parce que j'ai connu la terre nippone à peu près de tout temps : j'y ai voyagé dès l'être siècle, le XIX'. Et, fort avant d'aborder à Nagasaki, j'avais rencontré force Japo nais, et lu beaucoup de livres que le hasard m'avait choisis parmi les meilleurs. Depuis, j'ai moi-même écrit sur l'empire des Fils de la déesse Amaterace, et le hasard encore a voulu que j'écrivisse, moins de sottises que la plupart de mes confrères. Des hommes de là-bas, diplomates, marins, soldats, m'ont fait l'honneur de leur, amitié. Ils avaient deviné que, les comprenant tous très mal, je ne les en appréciais pas moins; Rien de cela n'a changé. Je continue de professer, pour cette race magnifique qui. représente à la fois les Anglais, les Français et les Prussiens de TExfrême-Orient, la même haute estime, le même respect, la même admiration. Il n'empêche que, dès qu'on me prie de parler du Japon et des Japonais, je me sente paralysé. Que dire dont je sois sur ? Rien. Que supposer, faute de mieux, qui m'apparaisse au moins vraisemblable ? Bien peu de chose. Le Japon, peuple « Océanien »...