Extrait du journal
JE1 me rappelle avoir lu, dans une série de livres et d'articles, de nombreuses considérations sur la violence. Ceci remonte aux années où régnait l'impuissance d'après-guerre, où les systèmes théoriques s'affrontaient, où, faute d'entre prendre l'action, avant de la subir, les Français, vieux et « jeunes », dissertaient sur tout, sur n'importe quoi Comme si la violence pouvait représenter un but '• Comme si la violence, efans un pays de civilisation chrétienne, • pôuvait être politiquement préméditée humainement préconisée ! Pendant que le dogmatisme sévissait, l'inertie ck l'organisme national ouvrait la'porte aux entreprises subversives : le peuple, trompé, déçu, écoutait !e: sirènes-de la démagogie, les fauteurs d'émeute. 13 d Juin 1936 et les mois suivants se passèrent sous le signe de là violence collective. Aux extrêmes — les quels, faut-il croire, se touchent —de l'opinion et du journalismeé on s'étonna de notre attitude réservée : symphonie connue des appels ironiques et des cla meurs scandalisées. On a maintenant découvert une explication inédite : j'aurais reculé devant une défaite certaine. A dire, vrai, je me suis refusé à ouvrir une guerre civile, génératrice de guerre étrangère et d'in terminables catastrophes intérieures. Les travailleurs recevaient l'annonce de progrès sociaux qui depuis longtemps auraient dû leur être apportés par étapes continues. Nos groupements, encore - réduits à la mesure restreinte d'associations sans caractère politique, auraient amorcé le déclen chement d'une violence massive, préparée, prête à surgir. Nous avons estimé plus opportun dé surveiller, de cloisonner ,les convulsions insurrectionnelles. ; ainsi avons-nous accéléré l'éclosion de la grande oeuvre P. S.'F. et orienté l'évolution des idées vers la paix, vers l'honneur; de nos lendemains. Nous avions cependant pris les dispositions prati ques des légitimes défenses. Une revue importante et quelg^tes autres publications ont précisé, sous la signa ture de personnages* étrangers à notre Parti, qu'aux heures inquiètes mes amis étaient à leurs postes : à la dernière minute, le complot sanglant recula devant cette vigilance Inébranlable et sereine. Je pourrais citer les nombreuses circonstances où, d'un .effort héroïque, mes amis assurèrent spontanément, mais au coeur à coeur sinon au coude à coude, la vie commer ciale, industrielle, agricole du pays. La violence collective n'a pu trouver ni les prétextes ni le. climat favorable ; l'occasion souhaitée par ses instigateurs leur fut retirée. Surtout, les bons citoyens inspirés de l'esprit Croix de Feu assurèrent de leur mieux Texercice des-droits reconnus à tous les-citoyens par la constitution et par la morale. a d Cette dernière constatation doit inspirer aujourd'hui l'activité des honnêtes gens. Nous avons dépassé l'heure de la violence généralisée. Nous n'en sommes pas moins dans une difficile période où les violences individuelles se multiplient suivant un plan d'ensemble trop évident. Les abus de pouvoir de la C. G. T., du communisme et de son rival le trotskysme, l'échec de « l'expérience », les souffrances augmentées des classes moyennes, de l'agriculture et, par incidence, de la na tion entière, rendent immédiatement impossible un mouvement révolutionnaire coordonné. Les agressions perpétuelles, les agitations locales ont tendance, au contraire, à augmenter : elles peuvent nous ramener à de nouvelles et redoutables secousses. -Les mêmes principes auxquels nous avons obéi voici douze mois restent d'actualité. Leur application demeure d'autant plus réalisable que, visiblement, les hommes de tous les partis aspirent au travail dans la concorde, le respect de la souveraineté nationale et des convictions particulières. Il suffit d'observer les répercussions publiques, même à la Bourse, des récen tes déclarations du président du Conseil sur la néces sité du maintien de l'ordre. Hélas ! un gouvernement appuyé'sur la faction moscoutaire ne peut, è cet égard, apporter autre chose que des apaisements éphémères,, des velléités fugitives. Il faûtj plus'que jamais, protéger le redressement du pays, le rapprochement des bonnes volontés. Insultés par les histrions et les malfaiteurs à raison de leur indépendance et de leur abnégation, les mem bres du P. S. F. doivent s'employer à obtenir la fin du régime des violences individuelles. Fonder l'union avec tous les éléments sains du peuple, écarter les excita teurs et les provocateurs, mettre chaque fois qu'il se peut les pouvoirs officiels en face de leurs responsabi lités, assurer fermement par leurs propres moyens, s'il est nécessaire, l'exercice de leurs droits civique, fami lial, professionnel : telle est la charge supérieure de nos amis, de nos sections. Que le gouvernement interdise les violences et châtie leurs auteurs. Par notre courage, notre ténacité, notre sang-froid, indiquons-lui sa tâche et accomplis sons la nôtre. j Le sort des personnalités de premier plan en U.R.S.S. : 15 fusillées 16 arrêtées 3 suicidées en moins d'un an...
À propos
Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.
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