Extrait du journal

forcée de demander son pain à l'aiguille de l'ouvrière de la chemise ! Avez-vous remarqué que l'ouvrière de la Chanson, de Hooa, soupire en déses pérée après le moment de répit qui lui, permettrait un instant de respirer la douce odeur des primevères, les pieds dans l'herbe,le ciel au-dessus de sa tête ?... Dans le Chant des Ouvriers, de Pierre Dupont, qui ressemble sous plus d!un rap port à la Chanson des Gueux, de Béran ger, et qui exprime avec une insouciance joyeuse et mélancolique la solidarité des braves cœurs dans la misère, Théophile Gautier a fait ressortir une note toute particulière et spéciale à Pierre Dupont. Ce cri soudain : Nous nous plairions au grand soleil Et sous les rameaux verts des chênes I enlève l'âme du milieu sombre où elle se trouve. Une bouffée d'air pur et un gài rayon de la lumière si claire de notre beau ciel de France entre dans ces taudis sombres faits pour loger des hiboux plu tôt que des hommes. Ce coup d'aile vers l'azur manque à la chanson de Béranger... > Cette bouffée d'air pur, le joyeux rayon de soleil, le charme de la chaîne de labeur quelques instants détachée, l'illusion du libre voyage dans le « répit d'un jour » d'une ballade vers d'autres horizons, deviennent de plus en plus des besoins pour le travailleur et surtout pour la jeune travailleuse. Le Petit Journal a compris ce besoin,, il y sympathise, et, dans une modeste mesure, lui donne sa tisfaction par ses voyages économiques du dimanche. Hiomaà...