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Le Petit Marseillais, 1 janvier 1897

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Le Petit Marseillais
1 janvier 1897


Extrait du journal

brisée de lui-même, car il commençait à en envisager toutes les obligations et les con séquences fâcheuses. Plus d’une fols dans ses heures de lassitude, son souvenir s’était reporté malgré lui vers sa mère et vers Marthe, comme s’il avait compris que le repos et le bonheur ne pouvaient désormais lui venir que de là. Malheureusement, le ton comminatoire dc'M. de Kérouël et sur tout les paroles blessantes qu’il venait de lui adresser le froissèrent dans cet orgueil incommensurable qui l’avait toujours do miné et qui devait le perdre. - L’opinion des honnêtes gens m’importe peu, lui dit-il d’une voix cassante, Je sais ce qu’elle vaut. Si je continue à aller chez Mme de Saint-Gôrand, c’est moins par pas sion, comme vous semblez lo croire, que par obligation morale. Si cette femme est compromise aujourd’hui, c’est plus encore par ma faute que par la sienne, et cela m’impose des devoirs auxquels je ne puis me soustraire. Marthe a pour la consoler ma mère et vous. Hélène n’a personne. Que je la quitte demain et son existence est à jamais brisée. Elle ne se relèvera pas de cet abandon. Mais comme cette situation fausse est mon œuvre. Je puis la déplorer, Je ne la changerai pas. Demandez donc le divorce, Je suis tout disposé à l’accepter, quelque durs que les considérants puissent être pour moi. Le baron retourna en Bretagne bien dé terminé à mettre sa menace à exécution. Villepreux, qui ne conservait aucun doute à ce sujet, en parla à Hélène, dont le cœur tressaillit d’espérance. Car, bien que sa liaison ne fût un mystère pour personne, aucune preuve matérielle n’existait contre elle; et elle pensait que si le divorce était prononcé en faveur de Marthe,les débats la laisseraient hors de cause et qu’elle pour rait, enfin, voir se réaliser le rêve qu’elle avait si longtemps caressé. Mais en escomptant ainsi l’avenir, elle...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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