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Le Petit Marseillais, 1 juin 1898

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Le Petit Marseillais
1 juin 1898


Extrait du journal

taire que pour recevoir, de ses pairs, Un hommage qui attendrit son cæ«r plus qu’il ne flatte son légitime orgueil. L’homme n’est pas moins intéres sant que l’artiste. Air bonhomme et quelquefois malicieux, yeux clairs interrogateurs et profonds, un grand air de santé et de vigueur morale, il apparaît bien comme le fils des races paysannes riveraines du Rhin. Mais le sourire est empreint de grâce latine et le regard est celui d’un poète. L’admirable simplicité ae sa vie est à l’unisson de l’infatigable ardeur de son talent. Il n'habite pas un hôtel fastueux comme les jeunes peintres à la mode. Il y a bien trente ans qu’il demeure place Pigalle, dans une modeste maison. Signe de prudence : Henner a horreur a’être dérangé et n’ouvre jamais au premier coup de sonnette. Les malins insistent, puis font semblant de partir. A peine sontils au bas de l’escalier que, victime d’une curiosité d’enfant, le maître du logis entr’ouvre sans bruit sa porte pour regarder, par-dessus la rampe, le visiteur que son silence vient d’éconduire. Nous, ses familiers, nous connais sons cela et remontons sournoisement pour le surprendre. Nous n’ayons jamais aucun remords de cette viola tion de domicile, Henner étant un déli cieux causeur et un artiste aimant à parler, avant tout, de son métier. Ici terminerai-je cette silhouette d’une de nos gloires artistiques con temporaines. Il est bon de penser, et §eut-être n’est-il pas inutile d’apprenre qu’en pleine fin de siècle un homme de travail peut arriver au plus grand honneur rien que par son mérite, la dignité de son existence et ce secret trop oublié des vieux maîtres d’autrefois qui n’attendaient que d’euxmêmes leur durable renommée. ARMAND SILVESTRE. La Chambre et les Conseils Généraux Le complément de session ordinaire que la Chambre nouvelle va avoir à accomplir à partir d’aujourd’hui 1er juin ne durera pas aussi longtemps qu’on pourrait le supposer. Le renouvellement par moitié des conseils généraux de toute la France va, on effet, imposer aux Chambres l’obligation de se séparer vers le 25 juillet au plus tard, pour permettre à ceux de leurs membres qui sont soumis à la réélection en tant que conseillers généraux de se représenter devant leurs électeurs. Pour la Chambre nouvelle en particulier, 136 de ses membres sont conseillers géné raux sortants, et sur ce nombre il y a 33 nouveaux députés qui, à peine sortis do la lutte électorale des arrondissements,vont se plonger dans celle des cantons. La loi ne fixe pas de date précise pour les élections en- question. Les assemblées dé partementales se renouvellent par moitié tous les trois ans, et les élections ont tou jours lieu avant la grande session qui s’ouvre le premier lundi qui suit le 15 août. Cette année, la session s’ouvrira le 23 août; comme il est de règle do laisser un minimum de période électorale de quinze jours, on voit que la date la plus tardive pour les élections cantonales est le 14 août, ce qui reporterait les ballottages au 21 août, veille de la session. Mais il est plus que pro bable qu’on ne voudra pas fixer les élec tions à une époque aussi éloignée et qu’on choisira comme date soit le dernier di manche de juillet, soit le premier dimanche d’août. Dans ce cas, la session parlementaire devrait être close du 14 au 25 juillet. La chose sera d’ailleurs sans inconvénient, vu l’impossibilité do voter le budget de 1899 avant les vacances. On se bornera à voter les quatre contributions directes et on renverra le budget à la session d’au tomne. — B. LES MÉMOIRES D'UN SOLDAT Rien ne donne une idée des horreurs de la guerre comme ces souvenirs exhumés des chroniques de la Grande Armée dont les publi cations se succèdent aujourd’hui, sous l’Initia tive de quelques Intelligents éditeurs. On trouve, dans ces notes vécues, écrites au jour le jour, des impressions qu’aucun historien né peut nous fournir; elles nous pénètrent et des souffrances de nos soldats, et de leur...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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