Extrait du journal
ron et a remercié les officiers. S’adressant {citations 1corps expé^ mtmnnaire, dont les efforts, le dévouement et le zèle ont été si justement appréciés en France. Après avoir rappelé qu’il a porté lui-même, Pendant seize ans, l’épaulette, et que sa famille a toujours eu des liens étroits avec l’armée, M. Laroche a ajouté que, maintenant que la glace est rompue, il espère que tous les offi ciers voudront bien considérer la résidence comme une maison amie, où ils seront tou jours reçus avec plaisiret empressement. Faisant ensuite allusion à la situation, 11 a dit : « Il ne faut pas se le dissimuler, il y a ici beaucoup à faire, ou plutôt tout à faire. Nous aurons encore beaucoup besoin de vous. Vous aurez certainement bien de nouvelles ffitigues à endurer pour m’aider à mènera bien la tâche qui nous incombe.» Passant ensuite à un autre ordre d’idées, il a ajouté que ce n’est que sur l’armée que l’on peut compter pour mettre fin à des abus qui se produisent, hélas! trop souvent dans nos colonies, et qu’il espérait bien qu’avec son concours on arrivera à avoir, à Madagascar, une colonie c propre.» Le général Voyron lui a ensuite présenté individuellement les diffé rents chefs de corps et de service. M. Laroche a serré la main à chacun de ces messieurs. Tout lo monde s’est ensuite retiré, visible ment satisfait de la réception cordiale du rési dent général. L’impression qui a paru résulter de cette première entrevue a été excellente. M. Laro che paraît énergique et chacun espère qu’il saura, avec le temps, mettre tout en place. 11 n*y a pas à se le dissimuler, — comme il fia fort bien dit, — 11 y aura beaucoup, beau coup à faire, car les Hovas sont tenaces et fourbes, et commençaient déjà, grâce à la trop grande bienveillance du général Duchesne, à relever beaucoup trop la tête. Quelques jours avant, M. Laroche s’était rendu chez la reine, accompagné de M. Ranchot, délégué du ministère des affaires étran gères auprès du général Duchesne. Le rési dent général, après avoir donné à sa Majesté connaissance de la ratification du traité du 1er octobre et des modifications qui y ont été apportées par le gouvernement de la Répu blique française, a présenté ce document a la signature de Ranavalomanjaka et du premier ministre, qui ont, parait-il, signé sans aucune protestation. Le résident général a prononcé l’allocution suivante : € Madame, arrivé d’hier, je viens offrir mes hommages à la reine de Madagascar. Je me félicite de vous être présenté par l’éminent général qui, non seulement a su mériter votre considération ; mais a su conquérir votre sympathle.Ce sera l’honneur de ma vie d’avoir été choisi par le gouvernement de la Républi que française pour être le dépositaire de sos pouvoirs dans la grande île. « Fier de le représenter, Je me sens plus heureux encore de la tâche qu’il m’a donné à accomplir : affermir la paix, resserrer les liens (l’amitié qui nous unissent à Votre Gracieuse Majesté et, dans l’accord le plus sincère et le plus affectueux avec elle, réaliser au sein des wjçfcî «àigaaîe:,-* ïCSESSKsrùw productions et des richesses, la création de moyens de communications faciles et rapides, l’amélioration dos conditions de la vie, le pro grès moral, tous les progrès sociaux auxquels aspirent légitimement les nations du monde civilisé. J’ai la plus entière confiance dans le succès de ma mission, parce que j’ai la plus entière confiance dans le concours précieux que Votre Majesté m’accordera. « Ainsi, une ère de prospérité, de force et de grandeur jusqu’ici inconnue s’ouvrant pour Madagascar transfiguré datera de votre régne et ce règne, rendu illustre, perpétuera sa trace profonde dans la mémoire de vos peu ples. » La reine a répondu : « Monsieur le résident général, mes officiers et mol vous recevons avec grande sympathie et grands égards à l’occasion de votre venue dans mon palais. Je salue votre arrivée en bonne santé dans la capitale.Mon entrevue avec vous, représentant la France, me rappelle le président de la République et son gouverne ment. Comment va-t-il ? J’espère qu’il est en bonne santé. Je remercie le président et le gou vernement de la France de vous avoir désigné comme résident général à Madagascar pour veiller à la marche des affaires gouvernemen tales et contribuer par vos conseils au bonheur de mon royaume. Vous pouvez compter avec confiance que tout sera fait pour mettre à profit vos sages conseils. Je tiens, en outre, à vous faire savoir, Monsieur le résident géné ral, que mon peuple et moi avons la plus grande confiance dans l’avenir de progrès, de sagesse et de lumière que nous ouvre votre arrivée ici. » Le résident a alors remis à la reine, au nom du gouvernement français, un collier de dia mants, en signe de l’amitié indissoluble qui unit désormais la France et Madagascar. Voilà donc Madagascar entré dans une ère nouvelle. Comme fia fort bien dit le résident général, il y a énormément à faire, 11 y a tout a faire; mais on croit, ici,que le gouvernement a eu la main heureuse en choisissant M. Laro che pour cette laborieuse et délicate besogne; car, selon l’expression que j’ai entendu em-...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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