Extrait du journal
Dans de rapides aperçus, nous avons démontré que la population diminuait en France dans des proportions inquiétantes et nous en avons fait entrevoir les conséquences désastreuses pour l’avenir de notre pays. Il nous incombe aujourd’hui le devoir d’en re chercher les causes. Examinons, d’abord, la ques tion au point de vue social et demandons-nous s’il n’est pas survenu de ce côtê-là une perturba tion quelconque. Depuis la Révolution de 1789, la société a été profondément modifiée par la proclamation du principe de l’égalité des citoyens. On peut dire que si, à ce momenl-là, l’humanité à reconquis ses droits, elle a, du même coup, recouvré ses bases normales. La famille, son éternel principe, s’est reconstituée et les mariages librement con sentis et plus nombreux, ont eu pour effet im médiat d’augmenter le chiffre des naissances et partant celui de la population. Un temps d’arrêt est survenu cependant au moment des guerres de la Révolution et surtout du premier Empire. Les levées en masse, cela se conçoit, ont amené une diminution considérable dans le nombre des unions matrimoniales. C’est en vain qu’on chercherait ailleurs, dans les habi tudes, les aspirations du peuple, par exemple, l’explication de cette décroissance. Eu 1807, on ne comptait, en effet, que 1 ma riage sur 189 habitants. Ce chiffre s’améliore en 1835 et descend à 138. En 1804, il descend encore à 120, mais, depuis celte époque, il tend régulièrement à s’accroître : 133 en 1878 et 150 en 1885. Pour mieux fixer les idées, nous comparerons les proportions des mariages à Marseille par moyennes quinquennales, de 1841 à 1885. Nous trouvons 8,75 pour 1,000 habitants de 1841 à 1845 ; 8,29 de 1840 à 1850 ; 8,60 de 1851 à 1855 ; 9.50 de 1856 à 1860 ; 9,01 de 1801 à 1865 ; 7,61 de 1866 à 1870 ; 7,89 de 1871 à 1875; 7,55 de 1876 à 1880 et 7.50 seulement de 1881 à 1885 ; dans cette dernière année ce chiffre diminue encore et il n’y a, en réalité, dans notre ville que 7 mariages environ pour 1,000 habitants. Pour la France entière, nous arrivons aux mêmes résultats : 7.80 de 1869 à 1872 ; 8.10 de 1873 à 1877, et 7.^) de 1878 à 1882. Il est donc démontré que, depuis une vingtaine d’années, le nombre des mariages va en dimi nuant. Pour expliquer ce grave symptôme, on ne peut invoquer les grandes calamités publiques que nous ne rencontrons heureusement pas dans notre histoire contemporaine. Par contre, les unions illégitimes s’accroissent, puisque le nom...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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