Extrait du journal

faire exécuter, dès demain, les volontés de mon pavent, — dit le marquis d’une voix si haute qu’elle domina le joyeux tumulte. — Je vous félicite du fond du cœur de votre attachement à vos maîtres: ils en seront instruits par mol dès leur retour ; mainte nant. vous pouvez vous retirer. Valets et caméristes quittèrent aussitôt la salle à manger, et l’on entendit leursclameurs retentir en s'affaiblissant dans les parties basses du château. Le marquis resta seul avec la belle Olympe. Ils échangèrent un long regard, et pen dant quelques minutes gardèrent lesilence. Le bruit des pétards et des fusées éclatant dans le parterre, et celui des violons et des tambourins faisant rage sous les fenêtres, les tirèrent de ce mutisme. -- Nouvelle maudite ! — murmura Saint Matxenten froissant avec rage la lettre que, par distraction, il avait gardée tout ouverte à sa main. — Adieu nos bel les espérances ! — répon dit la marquise d’une voix sourde etcomme se parlant à elle-même, — tout s'anéantit, tout s’écroule ! Aces quelques paroles échangées succéda un nouveau silence. Ce fut Saint-Maixent qui le rompit. Sa tête penchée se releva,un éclair brilladans son regard, tandis qu’il s’écriait : — Tout s’écroule, avez-vous dit! Qu’en savons-nous? Pourquoi désespérer si vite? Olympe fixa sur lui ses yeux étonnés. — Mais, cette lettre... commença-t-elle. — Cette lettre!... interrompit le marquis presque avec violence. Eh bien ! après tout, que prouve-t-elle ?...