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Le Petit Marseillais, 4 février 1905

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Le Petit Marseillais
4 février 1905


Extrait du journal

Mme Lebaudy, qui s’est trouvée en rap port avec M. Syveton, vient, dans une in terview sensationnelle publiée par le Gau lois, de déclarer hautement que le député du 2e arrondissement a été empoisonné. Voilà les paroles mêmes de Mme Lebaudy: Syveton ne s’est pas suicidé, dit-elle, 11 a été em poisonné. Depuis longtemps une main lui versait goutte à goutte le poison qui devait, en ruinant sa santé, abattre son indomptable courage. C'est en août dernier que. pour la première fois, Je fus à même de constater le premier symptôme du cri me ; ce jour-là, il mo dit : « Je ne sais pas ce que j’at eu hier, je suis resté pendant la plus grande partie de la Journée anéanti, paralysé, sans con naissance. • Dès le mois d’août dernier, Syveton était con damné et J’ai pu suivre. Jour par jour, les pro grès du mal dont, alors. Je ne soupçonnais pas l’origine. La seconde crise eut lieu le Jour où Je le décidai à prendre comme avocat M* Henri Robert; nous étions seuls dans une maison amie, causant du procès qui allait venir, de l'acquittement, qui paraissait certain ; tout d’un coup. M. Syveton pâlit affreusement, il me regarda d'un regard affolé, ter ri né, puis il se prit la tête à deux mains et. secoué d’un tremblement si fort qu’il le faisait osciller de droite et de gauche sur le siège où 11 était assis, il s’écria en gémissant comme un enfant : « Oh ! oh ! encore t qu’est-ce donc que j'ai ! Ah ! j’ai froid, si froid ! j’ai de la glace dans le sang, j’ai le visage glacé ! » Il se remit cependant, et. se levant avec peine. 11 essava de faire quelques pas dans la chambre, tout en me demandant la permission de fumer, ce qui, soit dit en passant, me surprit fort. 11 tira de sa poche un étui à cigarettes plat en argent, à côtes, et l’ouvrit ; Je vis qu'il y restait deux cigarettes. Il en alluma une, en tira quelques bouffées, puis la jeta d’un mouvement brusque et pâlit si fort, que...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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