Extrait du journal

MON CARNAVAL Mol je rêve d’un Carnaval, D’un Carnaval fantasque. Où tout, le monde, en général Se couvrirait d’un masque. Les vieillards se déguiseraient En gens venant de naître, * Et les avares jetteraient Leur or par la fenêtre. Je vois nos députés — quel saut ! —* Sous des masques étranges... Pas un qui se déguise en sot I Carnaval, tu les changes. Monsieur Bouvier, l’air suppliant, — Ministre des finances. — S’habillerait en mendiant. Malgré les «nnvènrmcès. Voir Pelletan en amiral ? La mer ça le dérange Berteaux serait en général Pour nous donner... le change ! Des archevêques — quatre ou cinq — Prendraient le nez de Combes... Combes serait en capucin ! Quel moine, mille bombes I Le monda aurait, dam ! tu le vols. Tout à coup plus de charmes : Les apaches pour une fois Voudraient être gendarmes ! Et l’on s'écrierait en voyant lin minois pas austère : — Tiens 1 ce visage souriant C’est ma propriétaire 1 Les belles-mamans — doux fardeau — Voudraient — desseins étranges — Avec des ailes dans le dos, Se déguiser en anges. Chacun voudrait être meilleur. Plus grand, quoi ! préférable : Rothschild prendrait chez son tailleur L’habit d’un misérable ! De nos défauts, monsieur, plus rien I Bonté, tu nous inspires... Et l’on verrait en gens de bien Se déguiser les pires. Les amoureux en tourtereaux. Chose point difficile ; . Un poltron serait en héros ; Personne en imbécile ! Ta femme aurait de tels attraits, — Monsieur, aussi la vôtre — Que tu dirais : — Elle a les traits De ta femme d’un autre ! On voudrait se transfigurer... Au lieu d’une journée Le Carnaval devrait durer Au moins toute 1 année ! XAVIER MAUNIER....