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Le Petit Marseillais, 4 mai 1890

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Le Petit Marseillais
4 mai 1890


Extrait du journal

Pendant qu’à travers les ravins Les Détirs folâtres et vains Eloilaient de baisers divins Les bouches, L’anarchiste qui plaint nos maux, Fuyant la fraîcheur des rameaux, Prononçait dans l’ombre des mots Farouches. C’était un prodige attendu Qu’on aurait le crâne fendu, Pour peu que l’on se fût rendu, En masse, Sur cette place où de partout On voit l’Obélisque debout, Formidable aiguille qui coud L’espace. Accablés sous des poids égaux, Les troupiers, dressant leurs flingots, Sortaient comme des escargots, Par bandes. Les jeunes magistrats musqués Tenaient déjà sur nous braqués Les mois de prison, compliqués D’amendes....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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