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Le Petit Marseillais, 5 mai 1890

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2.11.4

Le Petit Marseillais
5 mai 1890


Extrait du journal

un retard, car je vous comprends, et, moi aussi, j’ai hâte de vous voir justifié ! Puis, après un court silence, il continua : — « Vous me connaissez depuis votre en fance. Vous savez que je vous ai témoigné sans cesse la plus vive affection, et vous savez aussi à quel point le sentiment de la famille est développé dans mon cœur. — Je crois à la solidarité des rejetons d’une même race, et je suis jaloux de l’honneur de mes parents, proches ou éloignés, comme je suis jaloux du mien. < Jugez de ce que i’ai dû souffrir quand un bruit vague d'abord et que je refusais d’écouter, mais bientôt grandissant, est venu m’apprendre que l'un des miens, le dernier représentant de la grande maison de Saint-Maixent, se trouvait sous le coup d’une poursuite in l'amante, et que sa liberté, sa vie même étaient menacées... < Je voulus douter encore: je résolus de remonter jusqu’à la source de ces bruits funestes. J’étais alors à Paris; j’allais voir le lieutenant de police et le suppliai de me rassurer. U me répondit que ces fatales ru meurs n’étaient, hélas! point mensongères, il ajouta que le marquis de Saint-Maixent avait disparu, et que par égard pour moi, puisque ce gentilhomme m'appartenait, il donnerait à ses agents l’ordre de mal cher cher ses traces. « On l’oubliera s'il se laisse oublier,xelles furent ses dernières paroles. « Quelques semaines s’écoulèrent. J’avais quitté Paris pour venir m’installer ici. Tout à coup votre nom, prononcé de nouveau, vint réveiller mes angoisses assoupies. « On m’annonça que, vous aussi, vous étiez en Auvergne, et que la province en tière pâlissait au récit de vos exploits si nistres. « Brigandages, meurtres, émission de fausse monnaie, sacrilège, toutes ces accu sations effroyables pesaient U la fois sur...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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