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Le Petit Marseillais, 4 septembre 1909

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Le Petit Marseillais
4 septembre 1909


Extrait du journal

scènes qui ont marqué les premiers départ» des réservistes, à Madrid, à Barcelone ou ail leurs, se soient renouvelées. Tous les hom mes appelés sous les drapeaux montrent, maintenant, le plus patriotique empresse ment à rejoindre leur corps. Les scènes d’hier n’ont été qu’un accès passager et sans lende main. On signale même dans les journaux des épisodes véritablement touchants et qui attestent l’excellent esprit des populations re venues aujourd’hui à une plus saine intelli gence de la situation et des devoirs qu’elle im pose à chacun. En voici un dont le héros un peu naïf n’en commande pas moins le respect : Un paysan a son fils qui travaille en Cas tille à la moisson. II reçoit une convocation pour celui-ci et court, désolé, à la caserne, portant sur l’épaule un fort paquet : « Sei gneur colonel, dit-il la larme à l’œil, mon fils se rendra. Je lui ai écrit pour qu’il se pré sente de suite. Ne l’accusez pas s’il n’est pas encore là. Le pauvre petit est à la moisson. Il ne prévoyait pas ce qui arrive. Mais je vous assure, mon colonel, qu’il accourt. » Et. ce disant, il défaisait son paquet qui contenait l’uniforme « de l’enfant » et qu’il montrait avec orgueil comme une pièce à con viction. Voici un autre épisode caractéristique : Une recrue se présente à Pontevedra. Le pauvre garçon est malade. Il toussotte et crachotte douloureusement. — Me voici, dit-il à l’officier de service. Je suis malade ; mais je n’ai pas voulu qu’on dise que je me cache. » Après visite du major, on l’envoie à l’hô pital. — J’espère, major, que cela ne sera rien, dit-il. J’ai hâte de partir. Je ne me consolerais pas si les camarades allaient se battre sans mol. Je pourrais vous citer encore le cas d’une autre recrue, qui, dans l’Ignorance qu’il pou vait se faire transporter gratuitement par le chemin de fer, entreprend à pied la route pour gagner le lieu de sa garnison. Ce n’était pas une petite affaire que ce voyage : 200 kilo mètres par des chemins noyés de soleil et couverts d’une épaisse poussière. Craignant de ne pas arriver à temps, il écrit à ses chef* du premier village qu’il rencontre : « Faitesmoi le plaisir de m’attendre avant de partir, pour le Maroc. Je suis en route. » J’arrête là la série. Ces exemples sont si gnificatifs. Ils abondent. Les journaux sont remplis de récits dans ce goût, où se révèlent l’âme candide et la gravité du paysan espe^ gnol.....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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