Extrait du journal
promesse de l’Allemagne qui n’est par garantie par un gage sérieux est un ch if fou de papier. Si nous ne tenons pas le gage, l'Allemagne n’exécutera pas plus le nouvel accord qu’elle n’a exécuté le traite de Versailles. Il nous faudra, pour abandonner la Ruhr, ou bien l’acquittement total aux conditions fixées par le compromis, ou bien des garanties sérieuses données par des tiers se substituant à elle. Sans ça, il ne vaudrait pas la peine d’y être allé, et tout serait A recommencer au bout de six mois. Si vous voulez bien y réfléchir une minute, vous verrez que ce que je vous dis est une constatation de simple bon sens. Mais il y a une solution que nous pour rions accepter, c’est celle des quatre députés travaillistes écossais — je souli gne qu’ils sont écossais : cette race a une vision beaucoup plus rapide et nette des choses que les Anglais, qui viennent de se livrer, dans la Ruhr, à une enquête approfondie. Ils disent : « La France ne peut rester éternellement dans la Ruhr. (Je répète que nous en sommes d’accord). Mais si, d'autre part, la Ruhr demeure entre les mains des gros industriels allemands, la France ne sera jamais payée. 11 faut donc que celle région soit exploitée sous le contrôle de l’Angleterre, de l’Italie, de la France, de la Belgique, jusqu'à complet acquittement de la dette de l’Allemagne. Et, de plus, qu’elle soit démilitarisée, toujours sous la surveillance et le con trôle des mômes puissances. » Sur ce pied-là, nous pouvons causer. C’est une suggestion à retenir. Et il est fort heureux qu'elle noys arrive d’Angle terre — encore que ce ne suit que de cette partie de l’Angleterre qui s’appelle l’Ecosse. C’est à ces travaillistes écossais de poursuivre leur campagne de l’autre côté du Détroit, de convaincre leurs com patriotes. Pendant ce temps-là, nous autres, en France, nous n’avons qu’A ne pas bouger, ni de la Ruhr ni d'ailleurs — et à écouter avec scepticisme toutes les histoires qu’on nous viendra conter sur la formidable armée soviétique, les pré paratifs guerriers de l’Allemagne, et les futures conflagrations orientales. Jusqu’à nouvel ordre notre devise doit être : « J’y suis, j’y reste. » PIERRE MILLE,...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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