Extrait du journal

Oui, bon contribuable, verse encore, verse toujours ! Et il n’est pas besoin de la musique de Galatce pour cet encourage ment au versement ; le Massé du ministère suffirait à la place du vieux compositeur. Pour l’instant, l’invitation à payer nous vient de M. le sénateur Gauthier, rappor teur général du budget de 1911. Ayant exa miné de près cet instrument financier qui en sera bientôt à son septième douzième provisoire — provisoire est délicieux ! — M. Gauthier pronostique sans rire : « Nous sortons de la période de luttes pour aborder l’ère féconde de l’apaisement et des réalisa tions démocratiques. » Jolie phrase, cliché agréable. Ef puis ceci : « Après avoir consolidé l’œuvre de dé fense laïque, il nous reste à en organiser les riches conséquences, à faire pénétrer plus largement dans notre état social et nos institutions un pur rayonnement de justice et d’humanité, à préparer la réconciliation de l’élite et de la foule, du capital et du travail, en un mot, à gouverner, par le parti républicain, pour la République et la mise en œuvre de ses doctrines essentielles. (i C’est au budget qu’il appartient d’assu mer les charges de ce programme de longue haleine, de marquer les phases successives de l’effort financier à fournir, et, après avoir pourvu aux besoins d’aujourd’hui, de prévoir les nécessités de demain. » Les « riches conséquences » dont il est parlé ci-dessus, M. Gauthier ne tarde pas à nous les montrer. En somme, les Français ont à payer, cette année, 4 milliards, 304 millions 836.000 francs. Le rapporteur sénatorial s’émerveille de ce chiffre qui dépasse de 120 millions le...