Extrait du journal

ment serait nécessaire, car l’homme est gai et indépendant. Sur le champ de bataille, néanmoins, son obéissance ne laisse rien à désirer, sauf qu’il se décide difficilement à obéir à la sonnerie : « Cessez le feu. » Le sous-officier a le pouvoir de frapper le soldat pour lâcheté, sottise ou non-obéissance, tan dis qu’un soldat brutalisant un autre de ses camarades est sévèrement puni. Les officiers sont habiles, bien informés, et leur souci du confort de leurs hommes est remarquable. En voici un exemple : quand nous fûmes reve nus d’une expédition, nous trouvâmes une excellente soupe qui nous attendait, les offi ciers de chaque compagnie présidant à la distribution et ne laissant rien consommer avant d’avoir tout goûté. La paye est minime : trois sous par jour ; mais il y a une compensation très appréciée des hommes : la solde est payée tous les jours. Quelques méthodes employées au feu sont inusitées. La ligne de feu s’étend à raison d’un fusil par mètre ; mais l’avance, au lieu d’être conduite en ligne, se produit comme suit : chaque groupe de six à dix hommes, sous les ordres d'un caporal, sur le signal donné de prendre de l’avance, tourne rond et se place en file Indienne, étendant sa ligne jusqu’à ce qu’on ait atteind un endroit cou vert. Alors toutes les lignes avancent simul tanément, peloton par peloton, ayant l’avan tage de n’offrir que la plus petite cible pos sible à l’ennemi, pendant qu'on a marché à découvert. — R....