Extrait du journal

La Folie Protectionniste Nos relations commerciales avec l’Améri que, qui n’avaient jamais eu l'occasion de prendre un si magnifique développement, risquent fort d’être gravement compromises par le nouveau tarif douanier que les EtatsUnis se proposent de nous imposer dans un mois. Le rapport mensuel que vient de publie! l’administration des douanes au sujet de notre commerce extérieur, durant les sept premiers mois de l’année, atteste, en effet, un progrès très sensible dans les relations dont nous parlons. Ainsi il résulte de ce document que le to tal des importations des Etats-Unis en France, du 1er janvier au 31 juillet, a été de 400 millions, un chiffre fort coquet, on en conviendra. Et qu’on veuille remarquer que, l’annéd dernière, pour la même période, il n’était que de 393 millions. En ce qui concerne nos exportations, le résultat est encore plus heureux. Ainsi nous relevons, cette année, 270 millions contre 155 l’an passé. Les chiffres de l’année 1907, qui a compté comme une année particulièrement favori* sée, ont été même dépassés. Il est bon de faire remarquer que la moi tié des importations américaines en France est représentée par le coton. Au point de Vue de la quantité, on peut dire que nous n’en avons jamais autant importé. Seule ment, le prix ayant baissé, la valeur se trouve inférieure à celle d’il y a deux ans., Nos exportations, elles, ont dépassé leé prévisions à peu près pour tous les articles et principalement pour les tissus de coton ou de soie et les articles de modes. C’est dire, pour conclure, que la guerre de tarifs qui se prépare est des plus fâcheu ses et dénote une véritable folie protection niste, laquelle ne craint pas, comme tou jours, de laisser les intérêts privés prendre le pas sur les intérêts généraux. Mais nous voulons espérer qu’un délai supplémentaire sera tout au moins obtenu et que le régime actuel sera prorogé jus qu’au mois d’août 1910. Il faut, d’autre part, que cette révision soudaine du tarif des Etats-Unis nous serve de leçon et nous fasse comprendre la nécessité absolue d’exi ger désormais une clause de durée déter minée dans les conventions commerciales internationales. HORACE BERTIN.,...