Extrait du journal

On nous écrit de Largentière, le 5 sept.. : Dans l’après-midi d’hier, une locomotive « haut-le-pied », n‘ 1, revenait de Largen tière où elle avait laissé le vagon qu’elle de vait venir reprendre, comme d’ordinaire, à 2 h. 30, et se dirigeait sur le dépôt de Bellevue. A la station de la Croizette, pendant que le mécanicien et le chauffeur étaient descendus sur la route, la machine partit toute seule ; le mécanicien et le chauffeur bondirent dessus ; la marche s’accéléra par suite de la déclivité et la lourde masse arriva ainsi près du pont de Martel où se trouve un tournant. Là, elle dérailla, emporta un bout du garde-fou et, fi nalement, dégringola dans la rivière où elle se retourna complètement ; la cheminée s’en fonça profondément dans le sable. Mécanicien et chauffeur avaient sauté à temps et n’ont pas été blessés. On frémit en songeant, à la terrible catastrophe qui aurait pu se produire si un vagon de voyageurs avait été accroché à la machine. — M....