Extrait du journal

où les jeunes gens entreraient, non point quand ils ont terminé leurs études et quand ils ont atteint l’âge où il est trop tard pour changer d’orientation, mais après avoir acquis simplement les con naissances générales indispensables dans toutes les carrières, et à j âge où il est encore possible de s’engager dans une au tre voie si. au contact d’hommes du mé tier, et après avoir tâté de la discipline et de la vie maritimes, on s’aperçoit qu’on a fait fausse route. C’est donc vers l’âge de treize à qua torze ans que l’on pourrait entrer au col lège naval, après avoir subi un examen ne présentant pas de difficultés sérieuses pour un sujet intelligent ; et, après un an de stage, on serait définitivement admis, sous réserve que les officiers-professeurs aient reconnu chez l’élève non seulement une aptitude suffisante pour s’assimiler toutes les matières d’un programme plus vaste et plus complet, mais les qualités morales et les aptitudes naturelles qui naissent d’une véritable vocation mari time. Puis, au sortir de ce collège naval, le futur officier de vaisseau serait em barqué sur un grand croiseur moderne, servant d’école d’application et exécutant chaque année les croisières les plus loin taines possibles. De la sorte, notre marine aurait à sa tête un corps d’officiers de vaisseaux aussi instruit, aussi savant que celui d’aujourd’hui, n’ignorant rien de ce qu’il est possible à notre humanité de connaître, mais en plus et par dessus tout, aimant son métier, aimant la ma rine pour elle-même, aimant la mer comme une véritable patrie. C’est ce que le vieil amiral Jurien de la G ravi ère exprimait si bien à la fin de ses...